Un plan d’action pour placer la France « à la pointe »


Que doit faire la France face à l’intelligence artificielle (IA) ? Interrogée sur cette technologie, la Commission de l’IA a rendu ce mercredi 13 mars, à Emmanuel Macron, un rapport à la tonalité « optimiste et positive, même si l’on sait qu’il y a des risques », assume Anne Bouverot. La présidente du conseil d’administration de l’Ecole normale supérieure a coprésidé, avec l’économiste Philippe Aghion, les travaux d’une quinzaine d’experts mandatés en septembre 2023 par Matignon.

Remise en lumière depuis le lancement de ChatGPT fin 2022, l’IA y est présentée comme une « révolution technologique incontournable », comparable à l’électricité ou à l’automobile. Si la France la ratait, « nous pourrions non seulement manquer l’économie de l’IA, ce qui conduirait à une captation croissante par d’autres de notre valeur économique, mais aussi voir l’affaiblissement des autres secteurs d’activité », mettent en garde les auteurs, pointant un risque de « déclassement économique ». « Si on ne fait rien, on risque de regarder les trains passer », résume Mme Bouverot, en référence aux vagues d’innovations numériques passées, dominées par des entreprises américaines.

Face à ces enjeux cruciaux, la commission assure toutefois que la France peut être « à la pointe » de l’IA. « C’est une opportunité pour la France, pour l’économie et pour les personnes qui travaillent, à condition de s’y préparer », assure la coprésidente. Dans un « plan d’action ambitieux », elle propose d’investir 5 milliards d’euros par an pendant cinq ans, notamment pour financer le secteur et la diffusion de la technologie dans les entreprises, mais aussi pour former les salariés, etc.

Si le rapport fait sienne les valeurs de « souveraineté », de « dialogue social » et de « responsabilité », il vise aussi à lever certains « freins ». Et plusieurs recommandations pourraient faire polémique : la facilitation de l’implantation des centres de données en France, l’assouplissement de certaines procédures d’autorisation pour utiliser des données personnelles, notamment dans la santé ou par la police, la création d’un « fonds IA » doté de 10 milliards d’euros et l’idée de réformer la fiscalité pour financer l’innovation, l’appel à diffuser l’IA dans les services publics, dont l’éducation…

Certains, dans les industries culturelles, se sont aussi inquiétés que la vision des entreprises de l’IA soit trop présente au sein de la commission, composée de chercheurs, de la juriste Alexandra Bensamoun, de la syndicaliste Franca Salis-Madinier, mais aussi de représentants de Google (Joëlle Barral), de Meta (Yann Le Cun) et de Mistral AI (Arthur Mensch et Cédric O, ex-secrétaire d’Etat au numérique).

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Catégorie article Politique

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